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Forme
transversale, entre le documentaire, l'essai, le plunderphonic, le hörspiele
et la sculpture sonore, cette pièce donne à entendre les éclats de pensées
et de sons d'un improvisateur. Musique cubiste ! C'est une rencontre entre
deux pratiques musicales: la musique improvisée et la musique concrète.
Dans
ce portrait, Daunik Lazro est en compagnie de: Annick Nozati, Carlos Zingaro,
Joe Mc Phee, Evan Parker, Michel Doneda, Ninh le Quan, Dominique Répécaud,
François Dietz, Cathy Labouche, Sakis Papadimitriou, Jean Bolcato, Serge
Pey, et le Big band de grenouilles de Jéricoacoara.
Portrait octophonique,
c'est à dire 8 pistes différentes projetées sur 8 haut-parleurs; cet acousmonium
particulier permet une véritable polyphonie de l'espace, inaccessible
dans une réduction en stéréo.
Durée du portrait:
55min.
www.paristransatlantic.com
Kristoff
K. Roll portrait octophonique Electroacoustique & Improvisation aux Instants
Chavirés, Paris
Guy
LIVINGSTON 22 Septembre 1998.
Montreuil
Bienvenue aux Instants Chavirés, un garage de la périphérie de Paris transformé
en boîte de jazz, improvisations et musiques éclectiques : en fait l’endroit
à Paris (précisément à Montreuil, en proche banlieue) dont l’atmosphère
se rapproche le plus de Brooklyn.... Le 22 Septembre y avait lieu un «
portrait » du saxophoniste Daunik Lazro par le duo Kristoff K.Roll. Ce
« portrait Octophonique », composition de Jean-Christophe Camps et Carole
Rieussec (les Kristoff K.Roll), porte l’empreinte de leur brillant style
post-musique-concrète.
Cette
musique est faite de bouts sonores tirés des improvisations au saxophone
de Lazro, paysages sonores changeants aux contrastes impressionnants,
grands silences et explosions. Le fil d’Ariane en est le commentaire de
Lazro, parfois seul dans une acoustique “sourde”, mais le plus souvent
(c’est d’ailleurs plus réussi) in-situ, que ce soit dans le métro ou en
train de héler un taxi à Paris. Ce sont ces sortes de couches qui donnent
à la musique des Kristoff K.Roll une profondeur à la façon de « Lisbon
Story » de Wim Wenders ou de « La Double vie de Véronique » de Kieslowski.
Il sera certainement très agréable d’écouter leurs prochains travaux.
En fait, grâce au brio des Kristoff K.Roll, la présentation des commentaires
de Lazro, complétée de rires, de sirènes, de portes qui claquent, et de
remarques de passants, comiques malgré eux, fût bien plus palpitante que
les enregistrements de saxophone solo.
Tout changea cependant pour la seconde représentation avec Lazro sur scène
qui nous gratifia d’une improvisation quasi-romantique, sauvage et douce
à la fois. Ses solos, souvent répétitifs, légèrement humoristiques, parfois
autocritiques, mêlent avec facilité la respiration circulaire et autres
techniques de jeu. En écho au commentaire ironique, et enregistré, de
Lazro, sur l’improvisation libre sur bande, sans public, on peut sentir
qu’il adore vraiement l’instrument et le public, pour notre plus grand
bonheur d’ailleurs.
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