L’étonnement sonore
objet de pensée sonore en mouvement

 

Les objets de pensée sonore sont des formes transversales qui donnent à réfléchir le monde
contemporain depuis l’acte artistique.

Je suis partie d’une expérience personnelle, celle de l’étonnement éprouvé en découvrant le
microphone, d’une fascination pour ce monde amplifié, puis j’ai enregistré d’autres femmes en leur posant des questions elliptiques. Les rencontres ont toujours été brèves, j’ai tenté de déstabiliser toutes formes de discours.

La parole et la voix sont les matériaux quasi exclusifs de cette composition. De par ce tissage,
cet objet se situe entre l’opéra contemporain, le cinéma sonore et la fresque radiophonique
chorégraphiée. Ce glissement des territoires est l’une des qualités des objets de pensée sonore.

J’exprime par cet objet l’idée que la pensée peut sortir du livre sans perdre sa force, son historicité. A l’instar de la poésie sonore, il me semble que la pensée « sonore » prend naissance dans la voix.

Je me suis référée à mon histoire de femme et à l’immense étrangeté que j’éprouve face à la pensée conceptuelle, à la sensation de surdité que me déclenche la philosophie occidentale et dans un mouvement paradoxal à mon amour pour la philosophie. Je me suis référée à la musique concrète, à son désir d’inverser la méthode d’écriture, en construisant l’abstrait à partir du concret sonore.

L’étonnement est une posture philosophique : l’étonnement sonore je l’imagine comme une
inclinaison à laisser passer l’écoute au bord du corps en réflexion cinétique avec l’inconscient et le monde.

Cette création sonore, je l’ai d’emblée imaginée tramée d’écriture chorégraphique et visuelle.

Au croisement de ces écritures et de ces langages, différentes déclinaisons de l’objet sont mises en abîme : pièce de théâtre sonore, performances dans la ville, solo électroacoustique, installation et livre-objet.

Ces différentes formes viennent questionner les modes de diffusion et de transmission de cette
pensée sonore, elles sont également des catalyseurs du rapport à l’espace et à l’architecture.

Chacune d’elles peut exister en soi comme une forme artistique à part entière. Les unes à côté
des autres, elles créent une fleur, détourent une histoire en habitant différents lieux, en décalant légèrement les écoutes d’un territoire.

Avec succesivement Rémy Héritier, puis Clara Cornil, chorégraphes
Johann Maheut et Guillaume Robert, scénographes et plasticiens.

 

Coproduction : Athénor - Kristoff K.Roll - Césaré, Centre national de création musicale, Reims - Centre Culturel André Malraux, scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy.
Avec le soutien du Centre culturel ABC de la Chaux-de-Fonds, Suisse et du Théâtre du Saulcy, Metz, le ministère de la culture et de la communication, Drac Languedoc-Roussillon.

retour